La voix du nord évoque la médiation telle qu’elle s’est mise en place à Arras:

<<….Depuis septembre 2008, un service de médiation familiale est installé au tribunal de grande instance d’Arras à titre expérimental. Les différents acteurs se réunissaient vendredi pour faire le point sur cette initiative. Le bilan est plus que positif. Au départ, l’idée suscitait des critiques. L’installation d’un service de médiation familiale au sein du tribunal inquiétait les avocats. Une polémique que Marie-Paule Duminil, ancien bâtonnier du barreau d’Arras, s’est empressée de désamorcer vendredi, lors d’une réunion d’information : « La médiation familiale ne marche pas sur nos plates-bandes. C’est un règlement alternatif aux conflits et la place des avocats y est essentielle. » Petit à petit, chacun a su trouver sa fonction, dans l’intérêt des justiciables. Ainsi, sur injonction du juge aux affaires familiales, des couples souhaitant divorcer sont dirigés vers ce service pour un entretien d’une demi-heure. Là, ils tentent de résoudre leur conflit, en présence de la médiatrice et de leurs avocats. S’ils tombent d’accord à l’issue de cette rencontre, le contrat est alors homologué par l’institution judiciaire. Depuis le début de l’expérimentation, la médiation familiale du tribunal a traité 129 dossiers de contentieux. Sur ce nombre, 109 accords ont été obtenus...>> 

Selon l’article l’expérience va se poursuivre sur Boulogne S/mer. voir article intégral ici.
Je précise que Madame Le bâtonnier Duminil est une pionnière en matière de médiation puisqu’elle s’est formée dès 1999 avec d’autres confrères d’Arras sur une initiative du Barreau de Lille. Hélas, il est vrai que peu de confrères du Pas-de-Calais semblent encore sensibilisés au processus de médiation. Comme le souligne Me Duminil, ils doivent s’emparer du sujet comme acteurs en se formant ou partenaires de médiation pour leurs clients et les assister dans le suivi de celle-ci; ce qui est trop souvent méconnu. Il est vrai aussi que comme déjà exposé, les travailleurs sociaux devenus médiateurs sont aussi réticents pour une grande majorité à ouvrir le dialogue aux avocats qui y voient un signe de défiance qui se voit parfois confirmé par des protocoles peu orthodoxes ou des situations de pression pour contraindre les personnes concernées à rester en médiation qui sont intolérables. Cela étant, il y a aussi beaucoup de méconnaissance puisque récemment dans un de mes propres dossiers, je proposais une médiation à Lille et l’avocat adverse du Pas-de-Calais m’a dit:  » mais pourquoi une médiation, nos clients ne comptent pas se réconcilier !  » On ne rappelera donc jamais assez que la médiation concerne les cas de rupture avec nécessité pour des besoins mutuels de pouvoir maintenir une bonne communication. En matière familiale, on va en thérapie familiale quand il y a une crise conjugale avec volonté d’arranger la situation et en médiation quand la rupture est consommée et qu’il faut conclure dans l’ici et maintenant pour l’avenir en maintenant un lien.